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Geek Me Five
29 janvier 2009

The Mentalist : Ce qui compte, c'est le mental !

the_mentalistLe propre d'une bonne série ? Les conditions sont innombrables, surtout depuis ce début de millénaire. Mais il est vrai que, depuis la fin des monuments nés dans les années 2000 (l'axe du Beau  : Soprano-Six Feet Under-The Wire et j'en oublie), les grands récits sériels se comptent depuis sur les cils de nos yeux "pixelisés", le reste se déclinant en de sempiternels formula shows.

C'est bien les néo-séries d'investigation policière sur fond scientifique qui sont visées ici. Si la recette des Experts Las Vegas a vraiment séduit le temps - et le départ récemment annoncé du génial Grissom semble tristement confirmer cette lassitude - d'une ou deux saisons, les ersatz qui ont suivi (sur un air de Who the fuck 'r them' ) et autres déclinaisons provoque en moi l'effet d'un cadavre triturés jusqu'au pourrissement, à force de prises d'empreintes dentaires et de passage rayon X, Big Brother style. Bref, sensation mortifère pour une proposition au demeurant attrayante.

L'arrivée, dans ce monde de vieux cacique, d'une série aussi novatrice que The Mentalist a tout pour réjouir et réconforter.

Le pitch est des plus classiques : des meurtres, disparitions et autres forfanteries qui nécessitent le recours irrémédiable aux forces d'investigations fédérales. Sauf que le FBI se paye ici les services d'un détective freelance, Patrick Jane, bellâtre blondin taillé dans la cire (Simon Baker ou la réhabilitation sex du complet veston). L'homme n'a d'autre fonction que celui de recourir à des talents de mentaliste, là ou les méthodes classiques ont échoué. Observations comportementales, suprapsychologie, hypnose, manipulation retorse des esprits, le tout ne s'embarrassant en rien d'une quelconque morale ou légalité, de toute évidence.

Moment extraordinaire dans un épisode se déroulant à Las Vegas : une main sectionnée trône au milieu d'une route interstate entre la Californie et le Nevada. Alors que les flics lambda ergotent si le crime est ou non de leur juridiction, le mentaliste s'agenouille devant le membre et le toise sous tous les angles. "Il tenait le volant de la main droite, c'est un gaucher ; le manque d'alliance signale un métier livré au stress, la position de la main...c'est un directeur de casino de Las Vegas !". Les paroles assénées devant le public médusé de supercops précèdent l'appel qui, après analyse ADN, confirme l'identité du présumé cadavre.

La beauté de The Mentalist réside sans doute là : dans ce pied de nez à toutes ces fictions montées sur la simple excuse scientifique, qui semble tant fasciner un public avide de termes abscons et obtus pour ne pas s'avouer qu'il regarde, au fond, toujours les mêmes histoires. Ici, l'illusion prime sur le cortex, l'irréalisme sur le cartésianisme, la magie sur le théorème. L'essentiel ne réside plus dans le martelage de structures mathématiques mais de croyance en une fiction fantaisiste, maquillée derrière un fard de mental. Et, il faut bien se l'avouer, voir un tel retour aux bases de qualités pour une série fait l'effet d'un beau soulagement.

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