Detective Ritual : loupe et mystcisme

  Idée originale de Ryûsui Seiryôin, le manga Detective Ritual narre le futur Tokyo où la police ne sert plus à rien, mais les différentes enquêtes sont mené par un groupe de détectives. Sorte de secte au méthode relevant de Sherlock Holmes, avec l'argent et la reconnaissance en plus, mais sans Watson et la drogue. Cependant un histoire louche va les mettre sur la touche laissant apparaître un nouveau groupe : le club d'enquête de l'école Mukôdai, une nouveau genre de "club des cinq" pour geek.

  Même si l'idée de départ semble attrayante, ressortir les enquêtes adolescentes (mais, Fantomette où es-tu), la lecture des différentes aventures reste illusoire et sans véritable fond. Et oui, dans cette époque moderne, les meurtres se résolvent à coups de mysticisme. Les trois protagonistes ont chacun des pouvoirs tous plus ridicules les uns que les autres: l'un doit se pendre pour voir les homicides, un autre déguisé un maître SM embrasse les victimes pour qu'elles leur donnent le nom du coupable, quant à la troisième, elle possède un livre prémonitoire qui lui indique tous sur l'affaire (Death Note, es-tu là ?). De plus, pour enfoncer le clous, les autorités locales découvrent un complot visant les auteurs de romans policiers. Ceux-ci auraient totalement disparus et leur oeuvres sont conservées dans un endroit sous haute sécurité. Les auteurs de ce manga prendraient-ils leurs lecteurs pour des idiots ? A en croire les deux premiers volumes, il n'y a aucun doute à cela. Et oui, tous les crimes sont écrits à l'avance. D'ailleurs pour de nombreux lecteurs assidus, il n'est pas difficile de reconnaître le style d'Agatha Christie pour certaines affaires. Les livres serait-ils les meurtriers?

  Il est regrettable de voir qu'à notre époque, il n'existe plus de nouveau livre policier pour les enfants (NDLR : Détective Conan, où es-tu ?). Les auteurs ont sans doute omis l'attrait des personnages et des histoires pour la complète réussite d'une œuvre. Ce qui faisait le succès des livres de notre enfance, c'était le réalisme des histoires et des personnages, chaque enfant pouvait s'imaginer dans la peau d'un personnage du Club des cinq (sauf Dagobert je l'accorde) et imaginer enquêter à leur côtés. Le gros défaut de ce manga est justement ce manque d'intérêt qu'il suscite chez ces personnages, ils sont transparents et sans âme. De plus, les intrigues sont plus un rituel qu'une suite d'indices permettant la découverte du meurtrier. Bien entendu, ce n'est pas l'aspect fantastique qui fait défaut, Le chien des Baskerville en comportait déjà les traces, mais la fin donnait une explication scientifique. Mais le charme des ses romans se situe dans les personnages et surtout leur caractérisation que se soit la méthode de Holmes, et avant lui celle de Auguste Dupin dans les oeuvres policières de Poe. L'intérêt de ses histoires était la justification et le déroulement de l'enquête, et non pas comme s'est le cas dans ce manga, la ritualisation mystique.

  Il est loin le temps du livre qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page pour avoir l'identité de l'assassin. Au mieux, ce manga fait penser à un mauvais téléfilm policier du dimanche après-midi sur M6. Au pire à un épisode quelconque de Derrick. Paix à son âme.